Ses installations font appel à des techniques mixtes : peinture, photographie, vidéo, cartes anciennes, objets recyclés. Le texte est très présent dans une oeuvre qui « repousse toujours plus loin les frontières, les genres, les époques »

Intéressée par la peinture et la céramique, Berry Bickle a étudié l’art, d’abord à l’Institut de technologie de Durban, puis à l’université de Rhodes à Grahamstown, en Afrique du Sud, avant de commencer à réaliser des installations. 

Son travail utilise la théorie postcoloniale pour explorer l’histoire du Zimbabwe, dans la lignée des recherches postcoloniales développées principalement dans les pays anglo-saxons depuis les années 1990. 

L’artiste – une femme blanche dans une région africaine où les relations entre Noirs et Blancs sont alimentées par la violence – puise dans le passé pour éclairer le présent. Les lettres des navigateurs portugais échoués sur les côtes africaines aux XVe et XVIe siècles constituent un matériau important dans son travail. Elle transcrit le contenu de ces carnets de voyage et le disperse sur différents supports récurrents dans sa pratique : cartes, vieux parchemins et objets trouvés avec lesquels elle réalise des collages. Sensible au recyclage des objets et aux liens entre histoire et mémoire, comme l’indique le titre de son exposition Rewrites (Maputo, 2001), elle explore la culture d’un pays au carrefour de l’Afrique, de l’Europe et de l’Inde, et utilise souvent la terre comme symbole et comme témoignage des sécheresses, des guerres et des exodes.