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Olivier Sultan
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Art d’hier et d’aujourd’hui au Bénin
Aston / Léonce Agbojelou / Théodore Dakpogan / Marcel Kpoho / Michel Taiwo / Yves Apollinaire Pedè / Charles Placide
Avec des œuvres anciennes de la collection Jean-Jacques Mandel, Paris
L’Art comme le Vodou atteignent les profondeurs de l’être. Le Vodou est la reconnaissance de l’inconnu, du mystère qui irrigue sans cesse notre existence.
Face aux nouveaux dieux Européens, qui ont pour noms Argent et Propriété, face aux débuts du capitalisme mondialisé, les populations du Golfe de Guinée ont donné naissance au XVI ème siècle à une organisation politique et religieuse unique: le Royaume Fon et le Vodou. Cette nation se constitue par la fusion des ethnies, l’agglomération des cultures disparates et la création de centaines de divinités nouvelles. Loin de toute «pureté ethnique», il s’agit là d’un état fondé sur le droit du sol, la participation à une nation et à une armée, et une nouvelle religion trans-culturelle. On retrouvera plus tard les traces de cette religion des esclaves déportés au-delà des mers : en Haiti, au Brésil, dans les Caraïbes.
Mouvement, assemblage, ré-interprétation, façonnage, transformation. Tous ces éléments du Vodou se retrouvent dans l’art ancien comme contemporain du Bénin. Recollage des âmes éparpillées, rassemblement, raccommodage des esprits et des blessures du passé. Les ancêtres des esclaves déportés se trouvent loin, sous terre, éparpillés à des milliers de kilomètres de leur lieu de naissance. Le Vodou les rassemble, il réunifie sous une même religion des peuples différents et éclatés. Culte aux ancêtres, le Vaudou est avant tout ciment de la Société et de la communauté du Golfe de Guinée et de sa diaspora, par-delà les Océans. Un peuple qui n’est non pas «victime», mais bel et bien acteur de son destin, face aux colons et aux négriers.
Le dynamisme extraordinaire de la scène culturelle et artistique béninoise s’explique en grande partie par ce métissage sans précédent. Les masques de Calixte Dakpogan ou de Marcel Kpoho, les personnages bricolés d’Aston, les photographies de Léonce Agbojélou, les toiles de Tchif, Yves Apollinaire Pèdé, ou de Michel Taïwo, sont tous à leur manière inspirés et irrigués, par cette nouvelle religion, par cette culture : le Vodou.
Ainsi s’exprime une grande nation politique, artistique et spirituelle, qui résista au découpage de l’Afrique lors de la conférence de Berlin, à la division et à la destruction d’empires Africains, et à la traite négrière.
Jean Jacques Mandel
L’art Vodoun, un voyage sur le chemin de l’art brut dans les traces de Duchamp et de Lacan.
Le pays du Vodoun est un Etat magico-religieux, dirigé par une
bureaucratie céleste. Un Etat idéal, sorte de démocratie présocratique
revisitée par les Borgia, dans lequel si on doit les craindre, les dieux n’en
restent pas moins au service des vivants. Les fétiches sont l’expression de
ces divinités, la matérialisation de leurs corps. Des corps à l’image de celui
des hommes. C’est pourquoi quand les dieux ont faim il faut les nourrir, de
lampées de gin ou de schnaps ; quand ils sont en colère, il est urgent de les
calmer par des ordalies ! Le vodoun est une langue qui exprime crument les
problèmes du quotidien, un peu comme la carte de visite d’un marabout
exilé dans la diaspora d’une mégapole européenne : chance aux jeux,
réussite aux examens, protection des voleurs, retour d’affection, troubles
sexuels … La sorcellerie comme modèle explicatif de la maladie et de
l’infortune tient son succès, hier comme aujourd’hui, à sa capacité de
formuler les contradictions d’un ordre social donné. Les fétiches sont des
objets médiateurs d’enchantement. Leur pouvoir s’active dans la
représentation qui en est faite, et ce sont les énoncés considérés comme des
mots-choses, c’est-à-dire comme des activateurs de puissance, qui les
encadrent et mettent en scène.
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