Né en 1994 à Buyo, Côte d’Ivoire. Vit et travaille à Abidjan.
Mounou Désiré Koffi sensibilise le public aux problématiques écologiques engendrées par la nouvelle technologie et à notre dépendance à celle-ci en réalisant des toiles tissées à partir de vieux claviers de téléphones. De près, les tableaux de Mounou Désiré Koffi sont composés de différentes touches de claviers assemblées formant un ensemble abstrait. Puis, à mesure que le spectateur s’éloigne, des silhouettes apparaissent et se définissent peu à peu. A un mètre de distance, on peut ainsi observer la scène dans son entièreté. Dans cette nouvelle série, intitulée Renaissance, les claviers ne sont plus peints mais bruts et reliés par des fils comme un besoin de revenir à l’essentiel et un désir de mettre en avant les liens qui se tissent entre les hommes. Beaucoup d’œuvres représentent l’enfance, son enfance mais aussi celle de sa jeune fille de deux ans. Pour produire sa série lors de la Biennale, l’artiste a employé des ferronniers et couturiers de la ville de Dakar, contribuant ainsi à créer de l’emploi localement. Une démarche qui a toujours été au coeur de sa pratique artistique. Les touches plus ou moins effacées des claviers de téléphone nous informent sur la classe sociale des utilisateurs. Le clavier, outil sociologique et matière première de l’artiste, devient ainsi une trace du passage de l’homme sur la terre. Après avoir souligné, dans ses précédentes toiles, le manque de connexion entre les êtres induits par l’avènement de la technologie, Mounou tente, à travers cette nouvelle série, de relier, réconcilier et re-connecter l’homme au monde qui l’entoure. Passé maître dans l’art du recyclage des déchets électroniques qu’il collecte dans sa ville d’Abidjan. Il les démonte, les découpe et leur donne une seconde vie dans ses tableaux. Il souhaite sensibiliser au problème des « e-déchets » en Côte d’Ivoire qui en produit environ 1 500 tonnes chaque année, sans compter les « importations » de déchets venus d’Occident… En rapportant des claviers de téléphones usagés en Europe, l’artiste rend aussi à l’Occident des déchets dont il est le principal producteur. Des déchets sublimés en œuvre d’art qui sont aujourd’hui vendus dans de prestigieuses maisons telles que Piasa, Bonhams Londres ou encore l’hôtel Drouot.
A 27 ans, il est déjà une des figures les plus importantes de l’art contemporain en Côte d’Ivoire.
Il est parfois tentant, face au travail d’artistes contemporains qui utilisent des objets « modestes », de parler de recyclage, de récupération, d’objets trouvés. Cependant, il serait plus juste ici de parler d’ »upcycling », d’objets re-trouvés. Le poids de l’histoire vécue par chaque objet récupéré, dégradé, aussi humble soit-il révèle un sens nouveau et une énergie et une beauté particulières et irremplaçables. Loin de l’habileté des artisans, on ne peut parler du travail de ces artistes en évoquant simplement une « synthèse » entre l’art africain ancien et l’art contemporain. Force est de constater que Mounou Désiré Koffi, Abou Sidibé et Sahab Koanda ne se plient à aucune norme, et créent leur propre spiritualité, un univers singulier, une pensée qui leur est propre. C’est ce qui peut expliquer un nouveau sentiment de sacré, qui peut parfois rejoindre la force de l’art africain ancien, que les pâles copies échouent à restituer.
Olivier Sultan
Passionné de dessin depuis l’enfance: il gagne un concours d’art dès l’âge de 7 ans. A partir de ce moment, il décide de se tourner vers les arts plastiques. Après un baccalauréat artistique au Lycée d’enseignement artistique ( LEA) d’Abidjan où il sort major de sa promotion, il intègre les Beaux-Arts d’Abidjan (INSAAC) où il obtient une licence. Il est aujourd’hui exposé en Côté d’Ivoire, en Belgique, en France et au Maroc. Ses œuvres ont également intégré la collection de la Fondation Leridon.
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